jeudi 14 novembre 2013

Les Trufficulteurs pensent que 20% de leur production disparait pour alimenter un marché parallele

"""""La truffe, c’est de la vraie littérature. Avec ses saveurs, avec ses rites, avec ses mystères… Mais pas seulement. La truffe, dont le coup d’envoi de la saison sera donné demain à Carpentras (voir ci-dessous), c’est aussi un business régi par des codes d’un autre siècle.
Des producteurs taiseux, des transactions en billets de banque, des cours qui fluctuent… et des voleurs. Le funeste sort de celui qui en 2010 avait été abattu par un trufficulteur drômois n’a pas découragé les autres.
Car dans le sillage de la saison des truffes prospère celle des vols. Certains trufficulteurs vauclusiens estiment que 20 % de leur récolte disparaît pour alimenter le marché parallèle.
« Comme celui des restaurateurs et des courtiers indélicats » explique le lieutenant-colonel Jonathan Voisin, le patron de la compagnie de gendarmerie d’Orange.

Plusieurs opérations par semaine

C’est ainsi qu’un dispositif de surveillance des truffières est, chaque année, mis en œuvre par les acteurs de la filière. Par les trufficulteurs eux-mêmes, qui installent appareils photos et caméras sur leurs terres et chargent des gardes messiers de surveiller les sites de production, et donc par les gendarmes. Avec alerte SMS en cas de présence suspecte, ligne téléphonique dédiée… comme une mobilisation générale aux airs d’opération commando.
La première de la saison, sur réquisition du procureur de la République de Carpentras, a eu lieu mardi soir. À partir de 23 heures, une douzaine d’hommes de la brigade de Valréas et du PSIG d’Orange a pris position à Richerenches, au bien nommé rond-point de la Truffe.
Un garde messier, qui a souhaité garder l’anonymat, les accompagnait. Une présence fort précieuse, puisque ce trufficulteur connaît parfaitement le terrain et ses confrères.
Sauf que cette nuit-là, aucun voleur de diamant noir n’a été repéré ou interpellé. En revanche, l’histoire ne dit pas si cette présence massive d’uniformes en a découragé certains.
Seul un toxicomane drômois, qui dans son antique voiture détenait de l’herbe, de la cocaïne, et 1 500 euros en espèces, est tombé dans la souricière. Les truffes ne sont manifestement pas son truc.
Il n’en demeure pas moins que le lieutenant-colonel Jonathan Voisin, qui a piloté le dispositif, avertit que la pression va monter en puissance : « Depuis 2010, nous accentuons la collaboration avec les trufficulteurs. Nous allons effectuer des contrôles hebdomadaires, chaque samedi sur le marché de Richerenches, et plusieurs contrôles nocturnes et diurnes par semaine ». Sur les axes routiers, comme dans les truffières.
Les voleurs, qui la nuit œuvrent avec des chiens et sous des bâches qui dissimulent le faisceau de leurs lampes torches, n’ont qu’à bien se tenir.""""Source Vaucluse Matin